dimanche 12 avril 2015

La dalle de la Défense autorisée aux vélos

A partir de demain lundi 13 avril 2015, les cyclistes seront officiellement autorisés à circuler sur la dalle de la Défense pour une période expérimentale de 5 mois.

Des arrêtés d'interdiction avaient été pris à la fin du siècle dernier par les municipalités concernées. Les raisons invoquées étaient la crainte d'accidents pour les piétons et la présence d'intervalles importants entre certaines dalles, pouvant entraîner des chutes de cyclistes.

Depuis 15 ans, des cyclistes ont cependant circulé sur la dalle, sans qu'un nombre significatif de ces accidents ait été relevé. Ce n'est pas une surprise : d'une part, s'il arrive parfois que des cyclistes coincent leurs roues, par exemple dans des rails de tramways, ces incidents sont rares et jamais graves ; d'autre part la cohabitation entre piétons et cyclistes se passe sans problème notable dans de nombreuses aires piétonnes.

La dalle acquiert donc le statut d'Aire piétonne, ce qui (article R431-9 du code de la Route) autorise les  cyclistes à y circuler "à la condition de conserver l'allure du pas et de ne pas occasionner de gêne aux piétons".


L'allure du pas apparaît cinq fois dans le code de la Route. Elle est toujours associée à une obligation de tenir compte des piétons dans des espaces qui leur sont réservés ou prioritairement destinés, mais aucune vitesse n'est définie.

La gêne aux piétons doit être comprise de façon stricte : c'est la gêne subjective ressentie par les piétons, et non la gêne telle qu'évaluée par les cyclistes. Les piétons se sont habitués à accepter le bruit, et beaucoup s'écartent spontanément lorsqu'ils entendent un véhicule motorisé dans leur dos, mais sont effrayés par un véhicule silencieux surgissant dans les mêmes conditions. Même si cela peut paraître injuste, il faut en tenir compte.

Puisqu'elle n'est pas chiffrée par le texte, quelle vitesse adopter ? Hors de la présence de piétons, une vitesse maximale de 10/12 km/h parait sage : c'est la vitesse à laquelle on peut piler sur place en cas de nécessité (piéton se mettant à courir ou ados jouant au ballon, par exemple) et en roulant à 20 km/h plutôt que 10 km/h sur une distance d'un kilomètre, longueur approximative de la dalle, on gagnerait 3 minutes.

En présence de piétons, cette vitesse doit être abaissée, jusqu'à si nécessaire la vitesse des piétons (généralement 4 à 5 km/h) et même conduire à descendre de vélo en cas d'affluence de piétons, par exemple près des accès au métro et au RER aux heures d'entrée et de sortie des bureaux.

Aussi important que la vitesse à adopter, la distance à adopter par rapport aux piétons, variable selon que l'on les croise ou les dépasse, selon leur âge, leur vulnérabilité, ...


Pour que cette expérimentation soit considérée comme concluante, il est donc nécessaire que les cyclistes soient particulièrement respectueux de la lettre mais plus encore de l'esprit de l'article R431-9 du Code de la Route.

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